Ah! Sillans...

 

Cette composition est due aux travaux de nombreuses personnes intéressées par notre région; vous trouverez leurs références et celles de leurs écrits à la fin de l'article.

Connaissez-vous SILLANS ? (suite)

Sillans est une petite localité située au coeur de la plaine de Bièvre. Elle a connu entre 30 et 40 ans en arrière, des heures de gloire avec ses usines de renommée mondiale comme les chaussures "Le Trappeur", les skis "Dynamic" et aussi la soierie des Ets.Laforge, ce qui a représenté un effectif de 500 emplois pour une population locale de moins de 1000 habitants. Notre localité était le pôle attractif sur les communes environnantes et la main d'oeuvre était de qualité exceptionnelle, hautement qualifiée.

Hélas, la crise dans les textiles, l'évolution des techniques nouvelles, et le développement exceptionnel dans les marchés du ski sont les critères principaux qui ont causé les départs successifs de ces entreprises .

Depuis 20 ans, le nouvel essor a donné un élan pour la constructions de nouvelles maisons, le village atteint 1500 habitants, et il reste en pleine extension. Il faut se prémunir de la position de village dortoir, et la municipalité fait de gros efforts pour créer un lieu de vie intense, ou petites industries et commerces devraient se développer, et où surtout une grande activité des associations amène une plus grande festivité.

Le prochain doublement de la population par rapport à celle d'il y a 30 ans va noyer le coeur ancien du village. Il est bon de raviver les souvenirs , et présenter à ceux qui ne savent pas, comment s'est construit et développé ce village , qui est le choix de vie pour les nouveaux Sillannais.

Le village s"est formé dans un petit coin de Bièvre-Valloire, plaine de grande surface qui sur 60 kms, est un couloir de communication entre la Région Grenobloise et la Vallée du Rhône. La plaine a de grandes "portes d'accès" sur la Drôme et sur le nord Isère. Pendant les époques féodales, elle n'était que bois et forêts , mais était déjà le triangle de terres dont les sommets étaient Lyon, Valence et Grenoble. Et à partir de la Révolution Française, le partage des terres et l'influence des grosses villes ont été les sources du développement des villages de cette plaine. A partir de là , la vie technique et moderne a pénétré Bièvre et Valloire. Les communications par train quadrillaient la plaine. Les industries s'étaient installées. Puis un déclin s'est produit, et un virage a été pris, défavorable pour Sillans. Les cars ont remplacé le chemin de fer... Mais un village ne peut disparaître, et le renouveau, oeuvre de tous, a mis en place une situation de villages dortoirs. Il faut maintenant préserver les dernières grandes surfaces libres entre ces ensembles de vie, pour ne pas voir s'installer la pollution et d'autres déboires rejetés par les grands centres qui lorgnent dans notre direction, et qui n'aident pas trop aux améliorations . D'ailleurs, il y a trente cinq ans, on parlait déjà d'un "triangle de vie" pour les villes ci-dessus nommées, avec renouveau des communications sur voies ferrées, desservant des villages dortoirs ...Alors, maintenons l'idée, bien qu'il soit de la logique du temps de voir se développer d'abord les transports par car, ne serait-ce que pour rejoindre d'autres transports ou les lieux de travail...

La Géographie de la Bièvre et de Sillans.

Sillans est dans la partie étroite et plate de la Plaine de Bièvre, autour de 400 m.d'altitude. Au nord, des moraines la sépare des Terres-Froides. Au sud, le plateau des Chambarands la limite d'est en ouest. Le sol, qu' une étude technique donnée par le C.I.D.Q.V. d' Izeaux détaille très bien, est caillouteux et sablonneux, argileux et gorgé d'eau sous forme de réservoir naturel . En surface, les bois ont disparu, un gros ruisseau draine et se perd dans les marais du sud et de l'ouest du village. Le climat est tempéré-froid avec le vent du Nord courant sans obstacles, et humide avec les vents d'ouest.Les grandes forêts ont été remplacées par l'agriculture depuis le XVIII° siècle, qui va s'éteindre doucement avec l'expansion des villages et le renouvellement de la population.

Les habitants du site, et la vie dans les bois.

Ce sol pauvre et humide a été longtemps couvert de forêts de hêtres, chênes et châtaigniers, et parsemé de marais et d'étangs.( Bièvre : Castor - Grand-Lemps : Grand-étang...) Ces bois, ces forêts débordaient de la Bièvre, partie géologiquement pauvre de l'ensemble Bièvre-Valloire. Chevreuils, cerfs et loups y vivaient en abondance . Ainsi que le gibier d'eau et les poissons grâce aux étangs. Le livre de Mme Marie-Renée MICHEL explique et détaille bien cette possibilité : tant de bonnes choses pour les maîtres, qui se réservaient la terre dans sa partie plate et agréable, alors que le peuple vivait difficilement de l'exploitation des bois. Ce qui confirme la thèse de maître BARNOUD, hélas décédé, qui plaçait les habitants du site dans des huttes et maisons réparties dans les bois de la colline au sud-ouest du village actuel, entre le VAL GAUTHIER, et le CHATEAU. Le "village" se résumait à quelques maisons non loin du château, près de la rivière, l'église étant à sa place actuelle, avec le cimetière près d'elle, au centre de cette ligne d'habitation. La voie de communication principale étant celle du bois..Plus de détails dans l'extrait du livre sur Sillans de Mme Marie-Renée MICHEL, par Jean-Pierre CARRIER

Le passé , les rois, les grandes familles, avant la révolution de 1789

Le livre "SILLANS" de Madame Marie-Renée MICHEL détaille bien cette histoire. Il est difficile de tout dire en condensé , et ce petit travail voudrait déclencher l'envie d'en savoir plus. On peut commencer avant la visite des Romains qui ont visité les lieux de Bièvre-Valloire ( passage du Rhône à l'Isère), comme les Sarrasins l'ont fait d'ailleurs. Il faut parler de Charles le Chauve qui occupa militairement la région vers 839. Mais plus précis est cet édit de 877 qui interdisait le défrichement afin que les terres restent de "chasse" pour le plaisir des nobles. Très dur pour les habitants du site dont le seul revenu était de faire du charbon de bois à vendre aux forgerons de Rives et de Fures . Il continuèrent cependant à défricher, ne serait-ce que pour vivre. Au cours des siècles, le bois restait source de construction; de chauffage et de revenus, et le sol défriché permettait culture et pâturage. Les propriétaires nobles se succédèrent tout en ralentissant le processus de déboisement , et en plaçant des "châtelains", jusqu'à la révolution. Présentons les noms des Seigneurs , du XII° au XVIII° :

en 1314, Jean II donne la terre de Sillans à la famille Lanthelme de St.Geoirs en échange de ses droits sur la châtellenie de St Etienne de St Geoirs. Ensuite la terre de Sillans passe successivement aux familles de Vehier (1372), de Theys (1452), de la Porte-de-Villon (1557), de Fillon (1591), de Dorgeoise de la Tivolière (1647), de Grolée (1668), de Hostun de la Tivolière de Tallard (1679), de Ville (1743), et de Sassenage (1679-1789)...

Les lignées détaillées de ces familles, feront l'objet d'une page spéciale, où l'on verra les imbrications et successions sur six siècles, pour aboutir à 1777 avec la marquise de Béranger de Sassenage , à l'époque pré-révolutionnaire.La forêt de Bièvre fût inféodée le 23 mai 1773 et la maison de Sassenage possédait encore la seigneurie de Sillans en 1789. Elle la vendit alors à un homme d'affaires de Grenoble, qui la vendit en parties brisées aux gens de Sillans. La famille Coche paraît avoir été le principal acquéreur.

Une note intéressante: en avril 1743 Messire Guy Deenans de Ville qui habitait Tunis, devient marquis de Sillans et de Vol-Piout, baron de la Côte St-André et chevalier de Saint-Lazare...

!Des noms de consonances connues aujourd'hui, témoignaient de l'activité villageoise et les seigneurs avaient leur châtelain, personnage privilegié , pour l'entretien du lieu et le recouvrement des droits. La bascule révolutionnaire a simplement fait disparaître des familles et en a rendu d'autres prospères.

La révolution fût accueillie avec enthousiasme.

Le Château fut partiellement brûlé et saccagé, les titres féodaux anéantis et brûlés sur le Therret, ancienne place entre Château et quartier du Karr. La Patrie et la République furent les seuls souverains reconnus. A partir de cet instant, les bois disparurent encore plus vite; les fermes se regroupèrent sur le plat au nord-ouest du château, en faisant l'originalité du village par leurs grandes surfaces et leurs proximités, et les chasses durent continuer, mais plus démocratiquement...Il n'empêche que des noms sont restés jusqu'à ces jours et au passage, la reconnaissance de la population a fait que les rues portent certains de ces noms.

La petite histoire des noms des rues anciennes de Sillans

Le travail de recherche de Mme FRECHET Huguette est reproduit sur cette page, afin de renseigner , de faire connaître aux plus jeunes, aux nouveaux sillannais et parfois aux anciens. Les noms sont le souvenir de la période moderne de l'extension de Sillans, avec parfois l'émergence d'un patronyme historique.

Rue Victorin COCHE

Joseph Marie Victor COCHE dit "Victorin", 1855/1928 - descendant de la famille COCHE qui furent les premiers gros propriétaires de l'après-révolution. Les COCHE de la PINTIERE habitaient dans la maison devenue "maison des anciens", au numéro 109. La famille est apparentée à la famille de Félix COCHE du Château. La maison COCHE a été léguée à la commune de Sillans en 1926 mais il a fallu un jugement en 1935 pour qu'elle puisse effectivement être possédée et transformée en Résidence pour personnes âgées. Elle à été tenue par les religieuses "Soeurs de Marie", puis par une administration privée (Mme BOURG) et ensuite par une association, l'A.M.R.P.A., créée en 1977 , à l'initiative du professeur Hugonot, pour Sillans, Goncelin,et Pontcharra. Elle a cessé son activité en 1992 suite à un déséquilibre financier du Foyer-Logement de Sillans,et est devenue le lieu d'association telles que "Club du 3°âge", Association "les Art", Club du Hand-Ball, et l'association "Sillans-a-venir".

Rue Docteur GUYONNET

Louis GUYONNET, 1887/1948 - Médecin très estimé pour ses grandes qualités humaines envers les malades de condition modeste. Son cabinet était situé à St.Etienne de St. Geoirs où son neveu le Docteur Maurice FABRE lui a succédé. Il rendait visite dans de nombreux foyers du village, car sa famille était d'origine sillannaise; la maison familiale était au 14 de la rue Victorin COCHE et angle rue Docteur Guyonnet. Il a été maire de St Et. de St.Geoirs et sénateur. Il repose dans le caveau familial au cimetière de Sillans.

Rue Paul DIJON

Le nom vient de Paul DIJON, ( 1864 - 1933 ), pharmacien à Grenoble ; sa famille est originaire de Sillans, au 96 rue Dr. Guyonnet.Cette maison faisait autrefois office d'épicerie et tabac, et plus anciennement de café. - P.DIJON a été Adjoint au Maire de Grenoble où une rue porte également son nom.Il s'occupait d'Actions Sociales.- Paul DIJON, 1902-1957, 2° du nom - époux de PICOT Hélène, aété un grand pharmacien très connu à Grenoble; il s'est occupé longtemps à Sillans des jeunes sportifs et était président du club de rugby. Cette position sociale laissait penser que lui avait été à l'origine du nom de la rue. C'est Paul Dijon, 3° du nom, qui a donné ces précisions, et il semble qu'il faille en tenir compte, d'autant que les archives manquent dans ce domaine.

Impasse du KARR

Il ne subsiste rien de précis tant sur l'origine que sur l'orthographe du nom, variable selon les documents anciens. Avant l'ouverture de la rue de la république, c'était plutôt l'appellation du quartier ou habitaient plusieurs familles CARRIER, avec Carrier Felix (ancien maire), Carrier Georges (ancien secrétaire), Mme Carrier-Allegret, Carrier-Bourdon dit "Juge".

Rue Achille LAFORGE

François-Achille LAFORGE, 1875-1938, époux de Marguerite GENTIL. Fondateur en 1902 de la première usine de soierie procurant du travail à beaucoup de femmes qui ainsi n'avait plus à partir toute une semaine à Paviot/Voiron pour travailler aux tissages. La grande cheminée a été démolie récemment. Il a été propriétaire du château de Sillans qu'il a ensuite revendu à la famille Jacquier Lin père. Après l'installation des écoles et de la mairie dans le bâtiment actuel inauguré en 1900, Mr. Achille LAFORGE acheta l'ancien bâtiment et en fit sa maison d'habitation, au 64 de la rue Guyonnet., car elle avait l'avantage d'être à proximité de l'usine. Il acheta en 1926 le terrain qui a permis la construction d'un bâtiment dont il a fait don à l'Union Philharmonique Sillannaise". Cette société dissoute, le Bâtiment a été cédé gratuitement en 1972 à la commune de Sillans qui en a fait l'actuelle "Petite Salle des Fêtes"

Rue Joseph BERET

Joseph BERET , 1849-1920, était veloutier de son métier et a été maire de Sillans de 1898 à 1914 . Période pendant laquelle a été terminé et inauguré en 1900 le bâtiment actuel écoles/mairie. Son action a permis l'ouverture de rues, le goudronnage du Grand Chemin, etc... Sa maison familiale, au 178, est actuellement habitée par sa petite fille Mme Rosa Beret, veuve Perriol.

Rue Ambroise CARRIER

Ambroise CARRIER, 1867-1944, a eu des fonctions d'adjoint en remplacement du Maire, malade, de 1914 à 1919; Il a ensuite été Maire de 1919 à 1943. poursuivant ensuite l'oeuvre de son aïeul Jean-Pierre CARRIER, il a été créateur en 1887 de l'usine de chaussures que son fils Marcel CARRIER (1898-1985) a fait connaître à l'échelon mondial sous le des chaussures " Le Trappeur". A l'apogée de son renom, cette usine et ses bureaux qui étaient au n° 1836, comptaient entre 280 et 300 personnes. La maison familiale se situe au N°1926 de la même rue.

Place Victor CARRIER

Victor Carrier, 1899-1943, a été une grande figure de la Résistance. Fils d'instituteurs originaires de Sillans, et qui ont enseigné au village il fit des études de médecine et exerça à Saint-Marcellin, où il fût Maire. Assassiné par la gestapo en 1943, il repose dans le caveau familial au cimetière de Sillans. La maison familiale se situait au 284 de la rue Dr.Guyonnet.

Impasse Marius BESSON

Marius BESSON est un ancien instituteur de Sillans, époux de Victoria PRUD'HOMME elle même enseignante, tous deux fervents laïcs, érudits, et passionnés de politique...Après leur résidence à Voiron, ils se sont retirés à Sillans dans leur maison sise au 103, en face de l'église. Sans descendance directe, ils ont fait de généreux dons au "Sou des Ecoles", au "Bureau d'aide sociale", aux Sapeurs Pompiers, et à l "Aide Familiale pour Personnes Agées".

Rue Marius CAMET

Ancien instituteur, (ainsi que sa soeur Victoria, épouse CUCHET), il a fait legs au "Bureau de Bienfaisance de la Commune" , d'une partie de la maison familiale ( avec son mobilier), dont il était propriétaire, au 87 de la rue Dr. Guyonnet. - Le "Bureau de Bienfaisance" a revendu ces biens à la famille en 1948.

Rue Docteur JOLLANS

Le docteur JOLLANS Joseph (1794-1843) etait très estimé de ses concitoyens; et a été maire de Sillans de 1834 à1843 ; il a fait legs à la commune de Sillans de la nue-propriété d'une partie de ses propriétés foncières et de sa maison familiale qui se trouvait à coté de la poste, sous condition d'y loger un médecin, laissant l'usufruit au medecin pour subvenir à ses besoins, à charge pour celui-ci de soigner gratuitement les malades. (Cessation de l'usufruit en 1971) - Par suite d'un accord entre la commune et la société "le Trappeur" qui désirait acheter "la maison du docteur", pour les besoins de l'usine, la condition de logement d'un medecin s'est reportée sur la villa construite par "le Trappeur", au bénéfice de la commune, au 376 rue de la République. - Le docteur Yvon MARION-GALLOIS a été le premier à y avoir son cabinet médical. En 1999, le déplacement du Cabinet Medical du docteur ROUSSET dans les nouveaux locaux de la rue Centrale, a permis à la commune de reprendre la villa à disposition.

Rue Albert PONCET

Albert PONCET ,(1881-1972) était un industriel en soierie . Il a été l'inventeur de certains procédés pour la modernisation des métiers à tisser et est titulaire de nombreux brevets. - Sa maison familiale au N°164 appartient toujours à ses descendants.

Rue Victor PRUD'HOMME

Ce Sous-Lieutenant né en 1897, est mort au champ d'Honneur en 1918 à l'âge de 21 ans. Chevalier de la Légion d'Honneur avec croix de guerre. Il était le frère de Madame BESSON, née Prud'homme Victoria,ancienne institutrice. Lors de ses très généreux dons Mme Besson avait émis le voeu qu'une rue du village porte le nom de son valeureux frère.

-------------à suivre---------

Références: "Sillans, des origines à l'aube du 20° siècle", de Marie-Renée MICHEL..

                  "L'usine de Sillans," poèmes de l'abé E.GENTIL.

                  " SILLANS, Petite Cité Des Grandes Aventures" " de  Nicole CHABAH. 

                   Recherches de Madame FRECHET

                  Extraits de livres et recherches généalogiques de Jean-Pierre CARRIER.

                 

 

------JCS, apprenti Web-user, vous salue bien. A bientôt !

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